PAPA
Régulièrement , je visite un blog fort intéressant et il y a deux jours,un article
m'a interpellé" Mon père" . Sont remontés en moi plein de souvenirs, des mauvais
et des bons .
Des mauvais, mon père, celui que j'appelais mon père, le mari de ma mère, celui
dont je porte le nom, celui que j'aurais bien voulu aimer mais qui me repoussait .
Aucun geste de tendresse, de marque d'affection, de compliment, d'appréciation,
jamais... Il ne savait que me dire dès ma plus tendre enfance: " tu es un poussin des
haies". Toute petite, bien sûr je ne comprenais pas, mais après j'ai réalisé pourquoi:
ma mère hélas avait du le tromper... mais à elle, il ne lui en faisait aucun reproche c'est à moi qu'il s'en prenait, j'avais le malheur de ne pas lui ressembler, j'étais tout à fait
le portrait de ma mère, alors ce poussin ( dans sa bouche ce n'était pas un mot tendre)
ce poussin venait de l'extérieur .
Je cherchais plus ou moins qui pouvait être mon père, de l'ignorer m'aider , je devais avoir quelque part un père aimant ...
J'ai grandi dans cette ambiance avec un père qui m'ignorait jusqu'au jour où j'ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, où j'ai connu son père et sa mère ...
Alors là tout a changé, j'ai su ce qu'était une famille, ce qu'était un père .
Mes beaux parents m'ont tout de suite acceptée et mon beau père est devenu mon père tout simplement .
C'est avec lui que je partageais tant de bons moments, nous parlions de bouquins ensemble, si nous regardions la télé tous les deux , c'était toujours avec une bonne plaquette de chocolat... avec lui j'ai commencé à dessiner et à peindre , je voulais faire comme lui , il avait entrepris à 72 ans, l'Ecole des Beaux Arts, il avait toujours le nez dans ces Assimil italien et allemand, alors qu'il parlait couramment ces deux langues, je l'admirais, je reprenais à ma façon certains cours . Il m'écoutait, avec lui j'existais
et pourtant lorsque je l'ai connu combien il m'a impressionné ce Monsieur aux cheveux blancs et aux yeux bleus si vifs , j'étais tellement intimidée ...mais avec sa gentillesse et sa diplomatie il a su bien vite me mettre à l'aise . Je l'écoutais des heures, il avait tant à raconter , de plus comme moi c'était un rêveur ....
Alors quand je les appelés papa et maman, mes beaux frères et belles soeurs n'ont pas forcément compris , mais pour moi ils étaient ma vraie famille .
Hélas, je ne les ai connus que dix ans , et encore je ne les ai cotoyés que six mois en tout et pour tout puisqu'ils étaient en Provence et nous en Normandie mais jamais je n'oublierais ce PAPA que j'aurais tant aimé qu'il soit ...